Comprendre simplement les cryptomonnaies

Bitcoin, Dogecoin, Ripple ou Ethereum, difficile de ne pas en avoir entendu parler, surtout ces noms sont aussi liés à des personnalités comme Elon Musk, PDG de Tesla, une entreprise technologique qui investit dans les cryptomonnaies.

Mais au juste, c’est quoi une cryptomonnaie ou monnaie numérique ? Nous répondrons à quelques questions que vous vous posez afin de vous aider à mieux comprendre ce nouvel instrument financier.

Crypto monnaie et bitcoin

Cryptomonnaie, qu’est-ce que c’est ?

Les cryptomonnaies sont de la monnaie émise de façon décentralisée, c’est-à-dire que ce n’est ni un gouvernement ni une banque centrale qui la créent et l’émettent. Elles ne passent donc pas par le système bancaire classique. Elles s’échangent sur un réseau de pair-à-pair avec un protocole de consensus entre leurs utilisateurs.

C’est un actif numérique ou virtuel qui reste un moyen d’échanges de valeur.

Les cryptomonnaies reposent sur une technologie appelée blockchain, c’est-à-dire un mécanisme d’enregistrements informatiques qui ressemblerait à un registre numérique des transactions, ou grand livre comptable virtuel. Ce registre est ensuite distribué sur plusieurs ordinateurs ou serveurs, chacun en possédant une copie.

L’avantage de la blockchain est qu’elle permet d’enregistrer sur internet une transaction, un contrat ou tout autre type de données de manière vérifiable, infalsifiable et transparente, sans qu’un tiers ait besoin de vérifier sa validité. Son application va au-delà des cryptomonnaies. On l’utilise de plus en plus pour une gestion transparente de bases de données.

En ce qui concerne le fonctionnement des cryptomonnaies, il est important de rappeler qu’une fois une transaction en cryptomonnaies effectuée, c’est-à-dire lorsque l’actif numérique est acheté, vendu ou transféré, il n’est pas possible d’annuler l’opération, car la blockchain est un registre qui ne permet pas de supprimer les données. Pour « annuler » une transaction, il est nécessaire de faire la transaction inverse.

Exemples de cryptomonnaies

D’où viennent les cryptomonnaies ?

La plus connue de toutes et la première cryptomonnaie à voir le jour en 2009 est le Bitcoin, créé par un pseudonyme, ou groupe de personnes, Satoshi Nakamoto.

Elle sera alors suivie par de nombreuses autres, puisqu’on dénombre plus de 11 000 cryptomonnaies créées depuis.

En 2017, 1335 cryptomonnaies sont répertoriées, représentant une capitalisation boursière de 572 milliards de dollars (contre 644 cryptos en 2016 pour 16,1 milliards de dollars).

C’était ainsi la bulle de 2017-2018. À l’été 2017, la valeur en dollar du Bitcoin est multipliée par 15, celle du Ripple atteint + 36 000 %, l’Ethereum + 9162 % et le Litecoin + 5046 %, alors que des hedge funds américains commencent à s’intéresser aux cryptomonnaies. En décembre, la bourse de Chicago introduit le premier contrat à terme sur le Bitcoin.

Sur quoi repose leur valeur ?

 Loin d’être une monnaie sonnante et trébuchante, puisque dématérialisée, la valeur d’une cryptomonnaie repose sur des éléments subjectifs.

L’intérêt porté

Ce qui fait la valeur de cette monnaie, c’est l’intérêt qui y est porté :

  • plus elle est utilisée pour l’achat ou la spéculation, plus sa valeur augmente. Vous pouvez en effet payer avec vos cryptomonnaies sur de nombreux sites de e-commerce ;
  • plus le nombre de jetons (d’unités ou token) en circulation est grand ainsi que le nombre d’utilisateurs de ces jetons, plus sa valeur monte.

La spéculation

Dans la plupart des cas, les traders particuliers de cryptomonnaie achètent en espérant vendre plus cher. C’est ce qui a amené à la bulle de 2017-2018.

Les cours de ces monnaies numériques fluctuent et varient très vite. Elles sont très volatiles.

La plupart des transactions sont en fait dominées par la recherche de profits rapides.

La valeur de chaque cryptomonnaie repose ainsi essentiellement sur le principe de l’offre et de la demande (l’intérêt porté).

Quelle sécurité pour les cryptomonnaies ?

Se pose aussi beaucoup la question de la sécurité autour des cryptomonnaies, avec les derniers évènements de piratage informatique ou toutes sortes de fraudes dont nous entendons parler.

Ce n’est pas la cryptomonnaie qui est concernée dans ces cas, mais là où elle est détenue, le portefeuille.

La blockchain où elle est répertoriée, ce grand livre comptable ouvert et virtuel, est en fait protégée par la cryptographie, principe très ancien de chiffrage des messages basé sur des clés et codes, rendant impossible tout piratage ou fraude de la blockchain.

Ce sont donc les plateformes de trading, ou les portefeuilles virtuels pour lesquels les clés ne sont pas bien protégées qui sont la cible de fraude. Il y a aussi eu beaucoup d’histoire de pyramide de Ponzi autour des cryptomonnaies.

Ce n’est donc pas la cryptomonnaie qui est à blâmer, mais plutôt la volonté d’un gain rapide et facile d’un investisseur trop imprudent.

À quoi servent les cryptomonnaies ?

Étant non réglementées, les cryptomonnaies ont eu mauvaise presse puisqu’elles ont commencé par servir à faire « bouger » des capitaux hors des circuits traditionnels pour le blanchiment d’argent lié à diverses activités illégales.

Mais leur démocratisation et leur intérêt auprès du grand public les éloignent aujourd’hui de cette mauvaise réputation.

Les cryptomonnaies sont aujourd’hui devenues :

  • une alternative aux monnaies réelles et réglementées, comme c’est déjà le cas pour acheter des biens sur des plateformes d’e-commerce,
  • une autre solution au capital-risque avec les ICO (Initial Coin Offering). C’est un moyen de financement en cryptos de projets innovants. C’est un mélange entre une introduction en bourse et un financement participatif.
Ethereum

Faut-il investir dans les cryptomonnaies ?

C’est la question qui fait grand débat quand on considère les performances de certaines de ces monnaies numériques, malgré le krach de mai 2021.

En septembre 2017, Jamie Dimon, PDG de JPMorgan Chase, faisait remarquer que la valeur des cryptomonnaies ne reposait pas sur des actifs réels et leur taux de change n’est pas lié à la valeur de l’économie d’un pays ou a un pouvoir d’achat.

Donc, à ce jour, la majorité des personnes qui achètent, et revendent, des cryptomonnaies n’ont qu’un but : parier sur la hausse du cours afin de réaliser un profit. Même si le président de la Réserve Fédérale américaine, Jerome Powell, a fait récemment référence au Bitcoin comme un substitut de l’or (et non du dollar), où il deviendrait une sorte d’or digital, une valeur refuge.

Les cryptomonnaies restent encore un actif financier hautement volatile et il faudra encore un peu de temps pour qu’elles trouvent un juste milieu entre actif financier et moyen de paiement, avant de perdre leur aspect spéculatif. Actrices essentielles d’une nouvelle économie numérique, elles deviendront certainement incontournables.

En attendant, n’oublions pas que tout gain rapide engendre des risques élevés.